Bas volume Assurer la protection de ses blés quoiqu’il arrive
Jacques Moutailler, conseillé par Christophe Chatain, de la Chambre d’agriculture de l’Oise, a adopté la stratégie du bas volume pour protéger ses blés des maladies. Une technique basée sur le préventif, beaucoup plus sécuritaire de leur point de vue, dont la technicité et le bilan en termes de doses apportées, motivent l’agriculteur.
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Bas volume : Economie en fongicide et en charge de mécanisation - Témoignage de Jacques Moutailler |
« L’automne doux a favorisé l’apparition des rouilles dont le potentiel de nuisibilité atteint 40 q/ha. Heureusement le froid a retardé leur développement, mais vu la précocité des symptômes, je préfère traiter tôt. »
Le bas volume se rapproche ainsi du systématique par son côté préventif, « mais il s’agit d’appliquer des doses très faibles de l’ordre du dixième de la dose homologuée », explique Christophe Chatain. L’idée est d’assurer la protection de la culture quel que soit le risque. « Le positionnement précoce empêche l’installation des maladies et arriver tôt limite les besoins de curativité ». Au niveau économique, le coût de la protection fongicide se chiffre autour de 45 €/ha, réduite de 20 à 30 % selon les années par rapport à un itinéraire conventionnel. « Et à la parcelle, annonce le conseiller, l’Ift se situe largement en dessous des normes locales. »
Viser les meilleures conditions de pulvérisation
L’agriculteur prévoit un passage tous les vingt jours jusqu’à épiaison, soit 3-4 passages au total. « Je traite tôt le matin, entre 6 et 8h, voire plus tôt en fonction du lever du soleil, pour profiter de la présence de rosée et de l’absence de vent. L’Etp est alors à son maximum. » Il s’agit des conditions idéales de pulvérisation, pour limiter la dérive et accroître l’efficacité des produits. « La veille, je remplis ma cuve aux deux tiers et j’ajoute du sulfate d’ammoniac ou de manganèse pour corriger la dureté de l’eau. Je termine mon mélange le matin avant de partir. » Jacques Moutailler vise une taille de gouttelette entre 250 et 300 µm. Pour cela, il utilise des buses basse pression jaune (XR 002) à 1,7 bar et maintient une vitesse d’avancement de 13 km/h, ce qui assure en plus une bonne stabilité de la rampe. Le produit choisi dépendra de la maladie soupçonnée de pouvoir se développer au cours de la campagne. Christophe Chatain conseille « d’associer plusieurs fongicides pour profiter d’une synergie entre les modes d’actions ».
Faciliter l’organisation
Optimisation du temps de travail, sur la route comme durant le traitement. Cliquez sur l'image pour lancer la web-vidéo. |
Utiliser moins d’eau à l’hectare permet enfin de traiter plus vite, donc augmente les chances de profiter des bonnes conditions et limite les allers et retours à la ferme. « Je peux mieux m’organiser, surtout que mon parcellaire s’étend sur 16 km. Je traite à 62 l/ha. Ma cuve de 2.800 l me permet potentiellement de m’occuper d’une cinquantaine d’hectares en une seule fois. »
Scea Lacroix Moutailler à Berneuil-sur-Aisne Polyculture élevage Entraide avec son neveu sur 90 ha et un troupeau de 40 vaches laitières. |
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